“Une sexualité épanouie est caractérisée par un mouvement dirigé, elle n’est pas figée. Elle est l’expression d’une liberté tant psychique que corporelle, une ouverture sans gêne à l’expérience” Schmid, P. F
En cabinet, de plus en plus de personnes viennent pour éclairer une problématique personnelle, mais aussi pour trouver des réponses quant à la sexualité en général. Alors que les troubles de la libido touchent de façon égale les deux sexes, l’accent est mis sur l’expérience du patient et son processus d’évolution.
Une fois écartées des causes d’ordre mécanique ou physiologiques, les thérapies psychocorporelles aident à relancer une dynamique érotique vivace. Chaque séance permet de retrouver la capacité d’agir sur sa problématique, alors que la sexothérapie est un apprentissage, une pédagogie du corps et de l’esprit.
Mon accompagnement repose sur deux outils ; d’abord un travail sur la santé désirante à partir de la sexologie, qui est une branche de la psychologie traitant les difficultés sexuelles. Et avec l’hypnose, à la fois ericksonienne et spirituelle, qui, en tant que thérapie psychocorporelle, vient (ré)activer notre conscience. L’hypnose et la sexologie se rejoignent parfaitement, alors que par un procédé de transe hypnotique et des jeux de modifications perceptives, le patient découvre que ses représentations ne sont pas figées et qu’il peut sortir de la phase pathologique.
Les notions de régression et de dissociation sont centrales dans l’hypnose comme dans la sexualité, à l’instar de l’état amoureux, état hypnotique par excellence. Si bien que la méthode ericksonienne est un outil thérapeutique privilégié pour traiter ces problématiques attachées au corps et à l’esprit. Certaines analogies entre hypnose et sexualité émergent d’emblée, comme le contact avec soi-même, l’état amoureux, la détente, le lieu sûr, la place de l’imaginaire et l’importance de l’image et du fantasme.
Alors que la recherche en neurosciences affirme que “…l’essentiel de la sexualité humaine n’est pas sous le contrôle de la volonté, mais du système nerveux autonome médié par les neurotransmetteurs”, on observe que l’hypnose permet l’émergence de façon active d’images, l’accès aux souvenirs, la capacité de se projeter dans le passé ou le futur, les régressions vers les âges de maitrise.
L’hypnose privilégie l’autosuggestion inconsciente, via un cheminement ciblé, permettant au patient de prendre conscience d’un blocage et de travailler les techniques pour les dépasser. Alors que les comportements et les blocages sexuels sont en prise avec l’inconscient, partir à leur rencontre permet, en découvrant et ressentant son corps, de libérer ses émotions vers une sexualité plus épanouie, encourageant les sensations vécues sous hypnose à se reproduire en situation.
C’est intéressant de remonter la ligne de temps et d’observer que la sexologie est une discipline récente. Pendant longtemps l’individu n’existe qu’en contexte, c’est-à-dire qu’en tant que sujet, nous appartenons à un groupe et devons répondre aux mœurs et aux coutumes de ce groupe. Depuis Freud, on considère l’individu en tant que tel, avec des problématiques qui lui sont propres. Si bien que l’on considère que dans notre lien à l’inconscient individuel, il y a quelque chose qui se dit de nous-même.
Nous nous déterminons en tant que tel, nous réapproprions nos rêves là où on a longtemps pensé qu’ils venaient de l’extérieur. Si bien que la sexothérapie propose d’accompagner quelqu’un qui doit être regardé en tant que sujet face à son environnement et non en tant que reflet de l’environnement auquel il appartient.
Nous avons des sexualités, à la fois morales, comportementales, politiques qui se relient à l’inconscient, et pas seulement à l’intimité du couple. Ce qui implique une sexualité presque inscrite dans le développement du sujet.
Ainsi en thérapie, il ne s’agit pas seulement de questionner sa relation au désir, au plaisir, au corps ou parfois à la douleur ou au trauma, mais d’envisager sa sexualité comme étant inscrite dans une tradition, pour réfléchir ses outils d’émancipations.
Ces aspects sont questionnés, et puis mis en perspective avec des visualisations ou des dissociations en hypnose. Chacune des étapes permet de se demander comment le sexe s’inscrit dans un parcours de vie, dans un contexte, dans une société ? Comment les singularités créent du lien ? Qu’est-ce qui fait qu’il y ait une mobilisation du désir sur tel ou tel objet ? Qu’est-ce qui fait que ça ne fonctionne plus, pas, pas comme je voudrai ou au contraire, que ça fonctionne trop, que ça déborde de moi ? …
Dans un univers pan sexuel, ou tout est sexualité d’un point de vue génital, symbolique et métaphorique, nous baignons dans un monde de désirs, de besoins, de fantasmes et dans ce monde, si bien que nous essayons d’atteindre une certaine jouissance. Or quand la promesse de jouissance s’accompagne d’amour, l’incompréhension et les troubles apparaissent lorsque ça ne s’applique pas à la relatiover