Un mot simple pour définir un phénomène complexe qui oriente nos choix de vie.
Si les neurosciences cognitives (apprentissage, mémoire) sont connues, les neurosciences affectives (émotions, sentiments, capacités relationnelles) le sont moins. Ce sont pourtant nos émotions et notre relation aux autres qui nourrissent notre nécessité intérieure et contribuent à notre épanouissement.
L’intelligence émotionnelle recouvre un ensemble d’habiletés intangibles qui permettent d’évaluer nos émotions, pour mieux les comprendre et les exprimer. C’est une disposition de l’esprit à même d’orienter nos pensées et nos actions pour répondre efficacement aux exigences de notre environnement.
Si les émotions ont le vent en poupe, elles ont longtemps eu mauvaise réputation. Leur expression a souvent été considérée comme irrationnelle. À l’image d’un chaos interne qui déborderait sans prévenir, volontiers semeur de trouble, acteur de nos désordres intérieurs, agitateur de pensées, mauvais conseiller lorsqu’il s’agit de décider…
On aimerait trouver le responsable de nos troubles et l’empêcher de nuire. Pour autant, l’expérience prouve que l’intelligence pure ne garantit pas de prendre, à coup sûr, de bonnes décisions.
Je reviendrai souvent sur le sujet _ l’intuition est notre meilleure alliée pour agir en conscience, en développant un sens éthique et moral. Or, le socle de l’intuition se créé à partir de nos émotions, qui elles-mêmes répondent à un système organisé d’apprentissages. Elles nous permettent, non seulement de nous adapter à chaque situation, mais de modifier notre perception des stimuli extérieurs. Ainsi les émotions sont une extraordinaire réserve de savoirs, expérimentés et intuitifs, ou puiser jour et nuit, des connaissances.
Je m’étonne toujours de notre mode d’éducation, où l’on nous abreuve de connaissances abstraites, nous encourageant à développer des compétences individualistes, sans considération pour nos aptitudes naturelles à communiquer et co-inventer. Or, les émotions jouent un rôle prépondérant dans l’apprentissage. Apprendre avec plaisir stimule notre mémoire, encourageant une compréhension plus profonde et plus pérenne du monde.
Se connecter à son intelligence émotionnelle, c’est s’offrir un passeport magique vers ses émotions. C’est être en capacité d’analyser ce qui nous fait vibrer. Si bien que nos ressentis, dès-lors qu’on les observe quand on est touché, ému, deviennent des outils de compréhension. Ainsi, notre lecture des événements se transforme en aptitude à agir. Savoir ce qu’on ressent développe ses compétences pour agir et/ou interagir en conscience.
Nous sommes extrêmement malléables. Entraîner son cerveau à la pratique répétée de comportements émotionnellement intelligents, permet de les automatiser. L’intelligence émotionnelle développe l’altérité et notre adaptabilité aux différents contextes. Elle développe notre capacité à se sécuriser, dope la confiance et la flexibilité cognitive. Si bien que nous pouvons aisément diversifier nos modes de réaction, en fonction des situations. Ainsi, on se laisse moins déborder, puisqu’on est capable de s’affirmer et de poser des limites.
Pour conclure, pour être en capacité pleine de choisir ce qui est important pour soi, il est nécessaire d’être en Présence sur la situation et les personnes qu’elle implique. De la même façon qu’il importe de créer un environnement favorable à la circulation de l’information. La communication (verbale/ non verbale) et l’écoute sont des points clefs pour se mettre en disponibilité aux signaux émis par l’environnement, sans préjuger de leur valeur. Ce qui implique aussi de veiller à son empathie et à sa capacité à voir les choses du point de vue de l’autre, avant de poser une action.
L’intelligence émotionnelle, c’est la vie grand angle !
C’est prendre le temps d’observer ses ressentis pour mieux agir.